En-tête

Les enfants deviennent cinéphiles

Texte

Ralf Kaminski

Paru

19.08.2022

Les enfants s'appuient sur les dossiers des sièges dans une salle de cinéma et regardent devant eux.

Ces trente dernières années, près d’un demi-million d’enfants de tout le pays ont découvert l’univers du cinéma au club de la Lanterne Magique.

30

ans que la Lanterne Magique fait aimer le cinéma aux enfants.

800

bénévoles et 650 artistes se sont engagé-es pour la Lanterne Magique durant la saison 2020-2021.

366

films ont été présentés par la Lanterne Magique depuis 1992. S’y ajoutent des projections lors de festivals ou d’autres événements particuliers. 86 films seront projetés cette saison.

9

projections sont proposées dans les clubs chaque année. 40 francs, c’est le prix de l’adhésion au club pour le premier enfant, 30 francs pour le deuxième et les suivants peuvent adhérer gratuitement.

Affiches de films: «The Kid», «Finding Nemo» et «Mon voisin Totoro»

Images: Courtesy Everett Collection, Walt Disney, 1988 Studio Ghibli

Recommandations de films... magiques

Parmi les films que la Lanterne Magique aime montrer figurent le muet classique de Charlie Chaplin: «Le Kid» (1921), le film est-allemand «Hasenherz» (1987), un classique de l’animation «Mon voisin Totoro » (1988) de Hayao Miyazaki, la nouvelle adaptation du film suisse «Heidi» de 2015 ou encore le film d’animation de Pixar «Trouver Nemo» (2003).

18 000

enfants étaient inscrits au club de la Lanterne Magique durant la saison 2020-2021 dans toute la Suisse, un tiers de moins que d’habitude, car les cinémas sont restés fermés pendant un certain temps en raison de la pandémie. Sur 891 projections prévues, seules 425 ont pu avoir lieu.

80

clubs de la Lanterne magique sont actuellement répartis dans tout le pays. Il s’agit d’associations indépendantes qui sont généralement gérées par des bénévoles. Tout a commencé en 1992 à Neuchâtel. Les premiers clubs ont démarré en Suisse alémanique en 1994. L’objectif des clubs est de sensibiliser les enfants à la culture cinématographique.

6 à 12

ans, c’est l’âge des enfants qui participent au club sans la présence de leurs parents. Ces 30 dernières années, près d’un demi-million d’entre eux ont eu cette chance. Depuis 2016, la «Petite lanterne» est proposée aux 4 à 6 ans accompagnés de leurs parents.

108

projections gratuites, également ouvertes aux anciens membres du club, sont proposées jusqu’au 29 octobre dans tout le pays pour fêter les30 ans de la Lanterne Magique.

Portrait Vincent Adatte

Image: zVg

«Les enfants doivent développer leur propre goût.»

Vincent Adatte (63 ans), directeur artistique et membre fondateur de la Lanterne Magique, nous dévoile quels sont les vieux films que les enfants continuent d’aimer, et les critères dont il tient compte dans ses choix pour son jeune public.

Qu’est-ce qui a changé dans le choix des films depuis 1992?

La numérisation a énormément augmenté la disponibilité et la diversité des films et nous a aussi permis d’ouvrir davantage de clubs. En principe, nous projetons chaque saison deux à trois classiques du cinéma muet, trois films contemporains et trois de la période intermédiaire. Parmi ces films, trois sont des comédies, trois invitent le public à la réflexion et à la rêverie et trois autres peuvent être tristes ou faire peur.

Les enfants apprécient-ils les films muets?

Oh oui, ils adorent Charlie Chaplin et Buster Keaton. Ça les fait beaucoup rire. S’ils découvrent qu’un «vieux film» ne veut pas dire «mauvais film», nous avons atteint l’un de nos objectifs.

Quels genres de film sont bien accueillis? Lesquels le sont moins?

On ne peut pas répondre de manière générale à cette question. Les goût sont vraiment divers. Des sondages nous ont montré que certains films qui n’avaient pas été bien accueillis lors de leur projection ont marqué les esprits ensuite. Les enfants doivent d’abord les «digérer» avant de les apprécier. 

Vos critères de choix ont-ils changé?

Ils sont restés les mêmes depuis 1992. Faire découvrir aux enfants quels sont les films qui leur plaisent et quels sont ceux qui ne leur plaisent pas fait partie de nos objectifs. Ils doivent développer leur propre goût, à partir de films de bonne qualité. Ainsi, ils découvrent aussi que tout le monde n’a pas les mêmes goûts et qu’il est passionnant d’échanger ses points de vue à ce sujet. Nous aimerions également développer les goûts. C’est pourquoi nous présentons aux enfants des films adaptés à leur âge, issus de diverses époques, pays, genres et techniques.

En quoi le public a-t-il changé?

De nombreux enfants ont davantage de difficulté à se plonger dans un film au cinéma. Il leur manque la patience et l’attention nécessaires. C’est pour cette raison que le travail d’accompagnement est si important: nous nous efforçons de stimuler la concentration des enfants afin de maintenir leur intérêt pendant une heure et demie. Pour cela, nous renonçons aux pauses et aux snacks, mais nous proposons une animation et une introduction au film. Une chose n’a pas changé: le ressenti des émotions. Aujourd’hui encore, il est bien plus puissant au cinéma que sur tablette depuis son canapé.

Y a-t-il d’anciens membres qui amènent maintenant leurs enfants au club?

Oui, et ils sont nombreux! Nous les appelons les «générations enchantées». De plus, de nombreux jeunes diplômé-es de l’école du cinéma ont été membres du club de la Lanterne Magique où ils ont découvert l’univers cinématographique

Photo/scène: Getty Images

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